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Auch : les élèves du lycée Le Garros à l’épreuve du handicap moteur.

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Article issu du journal "La dépêche du Midi" du 09/10/2020

Dans le cadre de la semaine de l’engagement, les lycéens du Garros ont testé le déplacement en fauteuil roulant, sous l’œil vigilant de représentants de l’APF.

Ils sont coincés dans la porte. Ou sur une marche. Sur une couche de gravier. Bloqués dans leurs fauteuils roulants, ils cherchent à avancer, à passer la difficulté. Mais heureusement qu’il y a quelqu’un derrière eux pour leur faire passer l’obstacle. Sur un parcours spécial, dans de vrais fauteuils, les élèves du lycée Le Garros découvraient ce jeudi le poids du handicap, et la valeur de l’engagement associatif de ceux qui les aident au quotidien.

 

"On est dans la semaine de l’engagement, explique la CPE, Christine Piccin. Ils rencontrent des associations pour mieux comprendre ce que signifie ce choix, cette place. Ici, celle des aidants, par exemple." Le lycée Le Garros accueille l’APF depuis plusieurs années. Pour les lycéens, "c’est souvent une prise de conscience. Et le fait est que nos filières pro sont orientées vers l’habitat, en lien étroit avec la question du handicap moteur. Pour eux, c’est un vrai enrichissement."

Anthony Drapeau-Ecalle, le représentant gersois de l’APF, conseille et veille à la sécurité des déplacements sur le parcours. "On les sent concernés. Bien sûr, il y en a qui font les malins, mais une fois sur le parcours, ils sont vite calmés, s’amuse celui qui circule en fauteuil depuis 30 ans. Ils découvrent les difficultés quotidiennes de déplacement : trottoirs, portes, pentes ou sol peu roulant. Et ils voient vite qu’au niveau musculaire, ce n’est pas une promenade de santé…" Loin d’être autonomes, aucun des lycéens ne parvient à avancer sans aide. Le parcours est fait maison : ce sont des bac pro du lycée qui l’ont fabriqué voici quelques années pour de telles démonstrations, comme à Jazz à Marciac par exemple. "Si un passage sur ce parcours peut amener de futurs professionnels à réfléchir ne serait-ce qu’à la largeur des portes, ce sera une bonne chose !" Un appel qui semble bien entendu par les lycéens, tous très volontaires pour tester l’épreuve.

 

Pour Angelina, c’est surtout la galère. La lycéenne de 16 ans, en filière pro TMA, a franchi tous les obstacles du parcours. "Je savais que ce n’était pas facile, mais je n’aurais jamais pensé le faire un jour. Et honnêtement, ce n’est pas simple ! Moi, j’ai juste fait 10 m quand eux, ils font ça toute la journée !" Comme ses camarades Ethan ou Loan, elle pense que les besoins propres au handicap moteur devraient être mieux pris en compte dans la conception des habitats, de l’urbanisme.

Marc Centene

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