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Huit organismes gersois lancent un projet d’habitat inclusif.

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Le collectif a officialisé sa création en signant une convention de coopération le 9 novembre. Ph DDM, S.L.

Article issu du journal "La dépêche du Midi" du 25/12/2020

Pour répondre aux besoins d’un public vulnérable ou en situation de handicap, un collectif souhaite mettre en place un pôle d’habitat inclusif. Une étude vient d’être lancée. 

Au détour de la conversation, ils glissent que le dispositif, par son ampleur et le nombre d’organisations impliquées, serait unique dans la région. Huit acteurs associatifs gersois se sont regroupés pour porter, ensemble, un projet de pôle d’habitat inclusif.

"Il s’agit d’un partage d’expertise. On mutualise nos compétences, nos réseaux et nos moyens pour atteindre le même objectif", s’enthousiasme Ali Zarrik, directeur de l’Association pour le logement des jeunes dans le Gers (ALOJEG). Sébastien Lestienne, adjoint de direction à l’APF France handicap, salue ce décloisonnement : "Le collectif est novateur car on ne répond pas à un public spécifique."

Favoriser l’autonomie

Regar (réseau expérimental gersois d’aide et de réinsertion) s’adresse en effet aux populations en situation précaire, tandis que l’Association départementale de sauvegarde de l’enfance et de l’adolescence (ADSEA), via l’Institut médico-éducatif (IME) La Convention, l’ANRAS (association nationale de recherche et d’action solidaire) à travers l’IME Mathalin, et l’ALOJEG s’intéressent plutôt aux problématiques des jeunes. L’APF France handicap et l’AGAPEI (chargé de la gestion d’établissements et de services pour personnes souffrant de handicap mental) concentrent pour leur part leur action sur le handicap, alors que l’Ehpad La Roseraie prend en charge les séniors. Dernier organisme, l’Union départementale des associations familiales (UDAF 32) traite de questions intergénérationnelles.

Le but, trouver à ces publics des solutions d’hébergement individuel adaptées à leurs besoins et garantir la mixité sociale. 

Joël Laburre, président de Regar, insiste sur les notions d’autonomie et de choix : "Il peut s’agir de personnes porteuses de handicap moteur qui cherchent à s’émanciper, jusqu’aux personnes âgées qui désirent vivre de façon indépendante." Autre volonté mise en avant par le groupement, le maintien du lien social. "C’est aussi important que l’accessibilité au logement. Si on veut qu’ils bénéficient des services culturels, administratifs et de santé, le lieu d’implantation est fondamental. C’est pour cela qu’on a opté pour le territoire auscitain", plaide Ali Zarrik.

Une étude, menée par l’URHAJ (union régionale pour l’habitat des jeunes), vient d’être lancée. "Elle va dimensionner le projet, chiffrer son volume, et fixer la formule adaptée aux personnes ciblées et au marché immobilier local. Elle doit répondre par exemple aux interrogations : Quel type de locaux ? Combien de logements ?", décrit Sébastien Lestienne.

Un brassage de population

Différents modèles sont examinés. Les résidents pourraient s’installer dans des appartements situés dans un même immeuble, existant ou à bâtir, et auraient la possibilité de se réunir dans un lieu commun. Autre hypothèse, les logements seraient disséminés dans un quartier et les locataires se retrouveraient dans un espace de vie partagé, également ouvert aux habitants. "On ne veut pas créer un ghetto de personnes en situation vulnérable. Il faut un brassage de population", argumente l’adjoint de direction à l’APF France handicap.

La question du coût sera également abordée dans cette étude de faisabilité en partie cofinancée par les huit acteurs sur leurs fonds propres. Joël Laburre, qui rappelle que le programme a démarré il y a environ deux ans par une réflexion commune sur le thème de l’inclusion, explique : "On a répondu à un appel à candidatures de l’Agence régionale de santé", qui permettra de financer l’enquête. 40 000 euros viennent d’être accordés. L’étude devrait durer au moins un an.

K.P. 

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