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Allocation adulte handicapé à Tarbes : ne plus "dépendre" de son conjoint.

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Article issu du journal " La Dépêche du Midi" du 15/09/2021

Depuis des années, l’APF France Handicap se mobilise pour faire cesser la conjugalisation de l’AAH. Une loi devait être votée en ce sens, mais ça bloque encore… 

Une personne en situation de handicap reçoit une allocation appelée AAH (Allocation Adulte Handdicapé), d’un montant maximal de 903,60 €. Maximal, parce que dans son calcul sont pris en compte les revenus du conjoint. "En clair, l’allocation est dégressive dès que le conjoint perçoit un salaire de 1 635 € bruts, soit le Smic, et elle devient nulle si le conjoint perçoit plus de 2 270 € bruts", expliquent Marie-Christine Huin et Odile Le Galliote, de l’APF France Handicap 65. "De fait, les personnes handicapées sont économiquement dépendantes de leur conjoint. Déjà qu’elles n’ont pas beaucoup d’autonomie… C’est totalement injuste, c’est comme si on amputait le salaire ou la retraite de quelqu’un au prétexte que son conjoint gagne bien sa vie. Et puis l’AAH est une allocation spéciale, elle concerne des personnes qui ne sont pas en capacité de travailler. C’est une question de dignité."

Mobilisation ce jeudi

Une question qui est souvent revenue sur le tapis, déjà en 2018, une proposition de loi visant à "déconjugaliser" l’AAH n’avait pas passé le cap de l’Assemblée Nationale. Puis, après proposition (notamment de Jeanine Dubié, très impliquée sur le sujet) en 2021, une loi est enfin votée, confirmée par le Sénat, mais lors de son second passage devant l’Assemblée Nationale, un amendement tarabiscoté déposé par le gouvernement revient quasiment à la situation antérieure !

Cette situation entièrement inéquitable entraîne les divorces "de façade" de certains couples afin d’éviter cette décote de l’AAH. Maintenant, le texte doit retourner devant le Sénat le 12 octobre, c’est le pourquoi de cette mobilisation du 16 septembre. "Nous inondons l’Elysée, le président et son épouse, de courriers, nous serons très actifs sur les réseaux sociaux. Par exemple, nous avons "réécrit" la chanson Le déserteur de Boris Vian, en la rebaptisant "Le conjugalisé", afin d’attirer l’attention du plus grand nombre et faire cesser cette injustice qui affecte plus de 270 000 personnes handicapées dans notre pays."

Il est possible de soutenir le mouvement sur le site de l’APF France Handicap.

Christian Vignes

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